Marchebruine
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 Corpus et Animus

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Abigaïl Natte-d'Or

Abigaïl Natte-d'Or


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MessageSujet: Corpus et Animus   Corpus et Animus EmptySam 12 Jan - 11:30

Citation :
I. Arrivée - Larmes et tonnerre

Assis sur une pierre pour manger et délasser mes jambes, près d'un ruisseau à la frontière entre les Carmines et Elwynn, je faillis perdre mon courage une fois de plus en entendant le tonnerre gronder. Il m'avait rappelé la voix de Halfjar lorsqu'il lui arrivait de chanter. La violente pluie d'orage, que j'aurais trouvée agréablement fraîche et revigorante en temps normal, m'évoquait la mort, m'évoquait Daniel dans ses moments sombres. Elle m'évoquait Marchebruine. Je crus que j'allais faire demi-tour quand mon petit feu brasillant mourut, mouché net par la pluie. Ma petite étincelle éteinte par une goutte d'eau : je voyais partout des souvenirs douloureux et des mauvais présages.

Je me giflai.

Et soudain, je me retrouvais simplement assis sur une pierre, à l'abri d'un promontoire rocheux, attendant que le plus gros de la pluie passe. Je raffermis ma détermination et oubliais mes larmes. L'orage lourd et gris céda rapidement au soleil, et j'évoluais dans les Carmines qui, chauffées par ses rayons, embaumaient agréablement l'humus, la terre mouillée et les odeurs sauvages qui m'étaient chères. Je repris courage en me laissant aller à ce simple plaisir, sans réfléchir à ce qui me tourmentait.

J'arrivais à la Tour de Thulweïs en fin d'après-midi, repérant l'endroit selon les indications que l'on m'avait données, après avoir franchi quelques empans de lande sauvage. Rien de fâcheux n'était arrivé, à part quelques gnolls faméliques qui prirent vite leurs jambes à leur cou dès l'instant où je brandis la bardiche que Valten m'avait offerte.

La familière ambiance des camps militaires me parvint aux oreilles : ordres criés, chocs des armes d'entraînements, heurts feutrés et sourds des pas de guerriers expérimentés contre la terre battue, rires et grognements d'efforts. Ce devait être la fameuse "Treizième", dont on m'avait parlé. Alors que j'avançais, tout à mes réflexions, une voix féminine, très proche, me souhaita la bienvenue.

Je sursautais : je n'étais pas facile à prendre par surprise, et je n'avais pas ressenti son approche. A la tête que fit la superbe rousse en croisant mon regard, je compris que j'avais brandi mon arme. Sulica était venue m’accueillir elle-même, sous injonction de la maîtresse des lieux, prétextant qu'elle avait des consignes spéciales à me donner avant que je ne fasse connaissance avec les membres de la Loge et de la Treizième. Le moment serait mieux choisi, selon ses dires, le lendemain au matin.

La pluie avait repris, et l'orage menaçait à nouveau : nous rentrâmes à la Tour.

Plus tard, la rouquine prit mon rougissement, je crois, sur le compte de sa beauté, mais c'est de honte que je m'empourprais. Je n'avais pas compris la moitié de ce qu'elle m'avait expliqué sur le programme à venir. Elle dû finir par comprendre, car, avec un petit rire, elle n'insista pas, et me laissa prendre mes quartiers. Me lever avant l'aube comme demandé n'allait pas poser de problèmes, j'avais eu toute une vie d'habitude pour m'y faire.

Je laissais mes appréhensions et mes craintes tourbillonner dans ma tête et m'endormis profondément.


Dernière édition par Willen Sharp le Dim 13 Jan - 10:34, édité 1 fois
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Abigaïl Natte-d'Or

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MessageSujet: Re: Corpus et Animus   Corpus et Animus EmptySam 12 Jan - 12:22

Citation :
II. Premier jour

Le premier jour, je fis la connaissance, comme prévu, de tous les membres de la tour et de sa hiérarchie.

La Maîtresse de la loge était Francesca de Thulweïs, outre ses propres affaires, elle s'occupait des connaissances théoriques et pratiques pour se défendre contre toutes formes de magie. Sulica Dane, la divinatrice, avait conçu une salle, qui, grâce à la magie, permettait de voir et de revoir ceux qui s'entraînaient à l'intérieur pour étudier leurs mouvements - d'après ce que j'avais compris : le Hall des Miroirs. Bonnie Witchcraft enseignait la manière de vaincre les monstres, démons et créatures massives. Enfin, cet étrange vieillard dans la peau d'un enfant, Oreste, s'occupait d'administrer à chacun un régime alimentaire très précis, et manifestement de la bonne santé physique de tous les "internes".

Ces gens étaient là pour m'aider à forger en moi le meilleur guerrier possible, je le savais, et je les savais alliés à ma famille, mais trop de choses nous différenciaient, et je ne pus m'empêcher de me méfier et d'être gêné en leur présence, les premiers jours. Mon impression fut toute autre avec les gens de la Treizième légion :

Allen Gray, dont j'avais déjà entendu parler, était à la hauteur de ce que m'en avait dit Daniel, comme je le découvrirais plus tard... C'était le Commandant de la XIIIème, homme haut en stature comme en charisme, manifestement aimé de ses soldats. Vasilia et Vladimir Kavinsky étaient les deux instructeurs, qui se chargeaient donc de l'enseignement martial. L'une avait une jambe en moins, et l'autre était manchot, mais leur aspect redoutable n'en était altéré pour rien au monde.

Asri était une prêtresse-guerrière qui était aussi aumônière de la XIIIème, auprès de laquelle je pouvais demander des conseils d'ordre spirituels. J'eus aussitôt beaucoup de saisissement et d'admiration pour cette puissante femme, qui dégageait une aura si tranquille. Il y en avait d'autres, comme ce bougre de chacal d'Evariste, le bestial Yvan ou la redoutable Phillis, ancienne gladiatrice et spécialiste des duels, mais je ne fis pas leur connaissance le jour même.

Je fis également la connaissance de nombreux autres soldats, magiciens et étudiants, mais je me perdis dans le tourbillon des noms et la confusion relative des premiers instants. Ce jour-là, on me posa des tonnes de questions, on m'étudia sous toutes les coutures, et l'on me mit à l'épreuve pour évaluer mes compétences, mon savoir, mon caractère : tout.

Je salue mes années de guerre et les innombrables entraînements de mon très estimé maître Strogomir : grâce à eux, je ne me suis pas ridiculisé face à des guerriers aussi féroces et affûtés que ces soldats d'élite. Mais je me fis tout de même l'impression d'un enfant s'égosillant vainement contre la paume tendue d'un adulte amusé, face à Allen Gray, qui me testa en personne.

Alors que j'étais encore haletant, il se concerta avec ses lieutenants et instructeurs, conseil auquel se joignit Sulica et d'autres magiciens, je me sentis observé. Et c'était le cas : des hauteurs de la tour, une silhouette elfique m'observait, et tout le monde avait les yeux braqués sur moi. Je ne savais pas à quelle sauce j'allais être mangé : je crus d'abord les avoir déçus, et que mon entraînement s'arrêterait là. Mais :

_ "Il va falloir désapprendre certaines choses, et en affûter d'autres. Mais on fera quelque chose de toi", lança le Commandant, en me frappant gaillardement l'épaule.

Cette approbation raffermit farouchement ma détermination. Il allait falloir beaucoup m'entraîner pour égaler, ou, du moins, se rapprocher d'un tel talent. L'idée que je m'étais fait de ce qui m'attendait les jours à venir n'avait jamais été aussi erronée. J'étais loin du compte !
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Abigaïl Natte-d'Or

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MessageSujet: Re: Corpus et Animus   Corpus et Animus EmptySam 12 Jan - 13:32

Citation :
III. Intégration - Briser pour mieux reforger

La première fois qu'on me jeta dans le Hall des Miroirs, je fus épouvanté, et crus à une sorcellerie malveillante. Il fallut que l'on m'explique une énième fois pour que je comprenne enfin la vraie nature de cette salle. Face à des illusions plus vraies que nature, j'exerçait mes talents de guerrier, et grâce à l'Art de Sulica, l'on pouvait revisionner à volonté le plus infime de mes gestes, pour les affûter à la perfection. C'était à la fois fascinant et très éprouvant, et une fois le voile d'incompréhension passé, je m'y donnait à cœur joie.

Très souvent, je devais m'adonner aux entraînements très musclés de la XIIIème. Autrefois, mes frères d'armes avaient coutume de dire que j'avais été bercé avec une épée, tant j'avais été mené jeune sur les champs de bataille. J'avais connu des entraînements robustes avec mes instructeurs, plus encore avec mon Maître. Mais ce que je vécu auprès de ces soldats d'élite dépassait tout ce que j'avais jamais connu, et j'en ressortait au début meurtri d'effort, hébété d'épuisement, le goût du sang dans la bouche ; seules certaines des passes les plus acharnées avec Valten avaient réussi à me mettre dans cet état auparavant.

Pendant ces entraînements musclés, je pris Evariste en grippe, et entre nous s'installa une relation de rivalité d'où je sortais toujours perdant : ses railleries avaient le don de franchir ma nature disciplinée comme une lame dans du beurre, et, chaque fois qu'il me faisait sortir de mes gonds, il me rossait proprement. Mais je me résolus à réussir à le battre. Heureusement, je trouvais un certain réconfort auprès du sauvage Yvan Armanov ; certains de ses traits de caractères et mimiques me faisaient penser à Valten, et je m'y retrouvais étrangement familier.

Aux moments calmes de la journée, on s'efforçait de me faire entrer des notions théoriques sur toutes les magies et créatures magiques existantes, la façon de les combattre et de s'en protéger, ainsi que des myriades d'informations qui peinèrent à me rentrer dans la cervelle la première semaine. Je passais pour un paysan inculte aux yeux des autres étudiants, et cela me blessa beaucoup les premiers temps.

Les repas étaient pris à heures fixe dans un réfectoire, et chacun y avait un régime spécial selon ses besoins, ses dépenses, son corps : cette science m'était assez obscure jusque là, et j'appris que c'était l'étrange Oreste qui s'occupait de l'appliquer.

Pour que mon corps survive sans s'étioler à cet entraînement extrême, j'étais soigné comme un athlète professionnel : suées, bains de vapeur, frictions et massages aux huiles spéciales : tout était fait pour nous revigorer. La première fois, je fus surpris : c'était Béhir, un elfe, qui s'occupait de ça. Il s'amusait de ma crispation, mais finit par me faire céder sous ses mains expertes. Ça faisait vraiment un bien fou. Au début, il délassait simplement mes muscles, puis, au fir et à mesure, il délia aussi les nœuds de mon esprit. Je découvris en lui une oreille attentive et sympathique, un plein de bonté et de gentillesse qui m'aida grandement à supporter les premiers temps.

Enfin, malgré la brutalité et la densité extrême de l'entraînement, toutes les journées étaient organisées dans un rythme harmonieux, étudié, qui poussait le corps et l'esprit à donner le meilleur de lui-même à l'exact moment où c'était requis. Malgré mes difficultés et mes peines avec certains membres, j'apprenais, et m'améliorais de jour en jour.
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Abigaïl Natte-d'Or

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MessageSujet: Re: Corpus et Animus   Corpus et Animus EmptySam 12 Jan - 14:37

Citation :
IV. Perfectionnement - Forgé pour vaincre

Tel le minerai brut épuré, travaillé, plié et replié, puis modelé en épée, l'entraînement débarrassait de moi toute habitude néfaste, telles des scories tombant du métal fumant. Je vidais peu à peu la coupe de mon esprit pour la remplir du savoir nécessaire à l'accomplissement de mon Serment contre le Mal. Je devenais plus fort, et bientôt, comme je le constatait dans le Hall des Miroirs, mon corps mua de son état félin à une robustesse digne des loups nordiques, tout en muscles, en agilité et en détente. J'étais fier d'avoir atteint cette forme et constaté mes progrès : je m'endurcissais et progressait rapidement.

Mais malgré ma détermination, je ne suis qu'un humain, et comme tous les êtres, j'avais besoin de détente et de repos. Régulièrement, des soirées festives étaient organisés avec tous les membres de la Tour : soldats, étudiants, magiciens se retrouvaient alors. La première fois qu'une telle soirée fut prévue, ma réserve et ma timidité naturelle m'éloignèrent du gros des festivités, et je tâchais de me contenter de suivre discrètement les événements en affichant un sourire poli. Sans que les mœurs soient déviantes ou débridées, elles dépassaient d'incroyablement loin mes propres limites...

Mais il faut croire que cette timidité était comme le miel qui attire l'ours et les insectes : ce soir-là, je fus l'attraction d'un petit cercles de magiciennes qui me firent bien des compliments et des mots aimables : je m'efforçait en vain de ne pas rougir, et de répondre aussi poliment que possible, en gentilhomme, à ces mots doux, quand je compris soudain qu'elles se gaussaient de moi : Evariste m'en tartina la preuve à grands cris narquois, ce qui déclencha, bien évidemment, l'hilarité générale. J'en fus gravement vexé, et tâchais de m'esquiver quand je me rendis soudain compte que c'était une attitude puérile.

Ce que je fis alors était non pas puéril mais stupide, et je me battis pour de bon avec mon "rival". J'avais perdu le contrôle de moi-même à cette pique de trop, et le combat qui s'en suivit n'avait rien d'un entraînement : j'avais envie de lui faire du mal. Nous fumes séparés rapidement par l'un des mages, mais chacun avait eut le temps de voir que, peut être, cette fois-ci, je l'aurais emporté.

Quand je revins à ma chambre, laissant les bambocheurs à leur fête, j'y trouvais une intruse : Jenna, l'une des magiciennes qui s'était moquée de moi plus tôt dans la soirée. Je n'étais peut-être pas très dégourdi, mais je n'étais pas stupide, et je savais ce qu'elle attendait en se rendant ainsi dans ma cellule. Je n'en avais pas envie, la récente humiliation et la frustration m'alourdissait le cœur, et je sentis ma volonté puérilement vaciller : allais-je supporter l'entraînement jusqu'au bout ? Mais, quand elle posa sa petite main souple de citadine sur mon torse, tout cela s'évapora aussitôt, et elle me fit soudainement comprendre que c'était précisément de cela que j'avais besoin. Encore ivre de violence, les sangs chauffés, je me donnais à elle à l'étourdie, n'écoutant que le sang qui battait dans mon cœur à m'en rompre les veines.

Ce soir-là, je m'abandonnais dans ses cheveux blonds et ses yeux verts pomme, pétris entre mes mains de guerrier les fruits délicats de sa jeunesse dorée, qui n'avait jamais connu une once des rigueurs que j'avais enduré dans ma vie. Chaque fois que mon esprit me donnait stupidement l'impression de souiller quelqu'un de beau et de pur, elle brisait instantanément cette conviction en m'attirant à nouveau contre elle, et ainsi recommença la danse encore et encore, jusqu'à des heures indues. Je rends grâce à la fantastique nature des chambres dimensionnelles, qui épargnèrent les oreilles des autres pensionnaires des miaulements suppliants de Jenna et de mes rugissements rauques.

Quand nous tombâmes enfin dans la béatitude somnolente des amants, j'étais hautement satisfait de moi-même, comme tout bête jeune homme. Nous nous contâmes nos vies respectives. Elle fut fascinée et épouvantée de mon vécu de soldat, emporté si jeune sur les fronts les plus dangereux du monde, mais m'écouta avec un intérêt non feint qui me fit chaud au cœur et soigna amplement mes futiles blessures d'égo de la soirée. Quand ce fut son tour, elle confirma ce que j'avais lu de si près sur son corps : elle était fille de mages fortunés, et avait vécu toute sa vie dans le confort, ne s'intéressant qu'au savoir magique et aux plaisirs frivoles, en négligeant presque tous les autres aspects de la vie. Mais elle avait reprit sa vie en main, et voulait user de sa magie pour le bien commun, quitte à devoir faire face aux plus grands dangers. J'étais plus jeune qu'elle de cinq ans, et j'en avais déjà vécu l'expérience du Mal Absolu, et pour la première fois, je compris pourquoi l'on me targuait de naïf et d'idéaliste, quand j'étais plus jeune. A quel point il était facile de parler des choses qu'on ne connaît pas.

Mais je laissait se dissoudre ces réflexions dans un nouvel élan d'amour charnel, qui termina de nous épuiser. J'avais trouvé en Jenna une amante et une confidente, et je trouvais en elle un réconfort qu'aucun autre ne pouvait me donner dans la Tour. Miraculeusement, après ce jour, tout devint beaucoup plus facile. Evariste se montrait plus aimable, les magiciens avaient transformé leurs piques acerbes en traits d'humour plaisants à mon égard, je supportais mieux les entraînements et les filles ne s'évertuaient plus à me faire rougir quand elles me parlaient.

Et puis, je me rendais simplement compte que rien n'avait changé autour de moi, le changement avait été intérieur : je supportais les blagues pour ce qu'elles étaient : des blagues. Je riait de moi-même et cessait de voir en tout quolibet un affront, bref : j'avais mûri, progressé, et je m'étais intégré au groupe. Dès lors, tout se passa bien mieux.
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Abigaïl Natte-d'Or

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MessageSujet: Re: Corpus et Animus   Corpus et Animus EmptySam 12 Jan - 15:03

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V. Adoubement

Les semaines passèrent.

Dans mes débuts dans le Hall des Reflets, on me demandait d'essayer de vaincre une des images, et je peinais. Puis on me commanda d'en vaincre plusieurs, et ce défi me prit beaucoup de temps et de sueur avant d'être accompli. En ce jour, on ne me demandait plus seulement de les vaincre, mais de les vaincre le plus vite possible : à chaque jour, une nouvelle difficulté que je franchissait aisément. Allen Gray prit coutume de m'apeller "Fils", et bientôt j'égalais au combat certains de mes confrères.

Un jour, je fus convoqué par le Commandant, la Maîtresse des lieux ainsi que les instructeurs, et l'ont me mis à l'épreuve à travers le Hall des Reflets, face à toutes sortes d'ennemis et de menaces. Ce ne fut que sur l'épreuve finale que j'échouais : vaincre Allen Gray, l'un des meilleurs guerriers d'Azeroth. Mais quand je me battis avec lui, je ne me faisais plus l'impression d'un gamin, et j'en tirais une incroyable fierté malgré ma défaite.

Tout se déroula sous le regard des autres, attentifs, et quand je reposais ma bardiche, haletant, tous les yeux étaient braqués sur moi. Après un moment, ils échangèrent un regard puis hochèrent la tête. Puis, Francesca en personne, dont je soupçonne que l'intérêt particulier qu'elle me portait reposait sur l'accord avec Marchebruine (elle savait que j'entretenais comme tous les Marchebruine le but ultime de vaincre Octave de Rivesonge et ses serviteurs), me tint ces propos.

J'avais atteint le potentiel maximum de mon corps. Ma mémoire musculaire avait été forgée pour vaincre tous types de menaces, j'avais développé des réflexes inouïs. J'avais gagné en force, en agilité et en connaissances, bref, j'avais été armé pour les épreuves sombres à venir, et il était temps pour moi de rejoindre mon vrai Foyer.

Avant que je ne parte, le Commandant Gray, qui avait eu vent de mon histoire, m'adouba symboliquement, sans mot dire. Ému aux larmes, j'avais accompli l'un des plus vieux serments que j'avais fait à feu mon Maître : j'étais devenu chevalier, pas par le titre, certes, mais le guerrier avait considéré que je méritais ce titre, et cela me toucha au plus profond de mon âme.

La nuit qui précéda mon départ, je saluais chaleureusement ceux qui étaient devenus mes amis, étreignis une dernière fois Jenna, mon amante, et accolais fraternellement le Commandant de la Treizième. Il me souhaita bonne chance, et je repris la route.

Lors de mon retour, les nuages sombres de Rivesonge revinrent fustiger mes pensées de plein fouet. Mais cette fois, il ne saurait pas me faire céder. Cette fois, j'étais prêt à faire face à l'Horreur.
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