Balisage arcanique

Des heures, cela faisait des heures que la magicienne lisait cet ouvrage. « Enchantement, de la base aux premières maîtrises ». Un manuel sommes toute très basique, reprenant des fondamentaux que Mélusine avait déjà acquis à la tour des mages tout en les approfondissant. Pour l’heure, elle pouvait continuer à travailler sans la tutelle d’un Maître. Une situation confortable qui durerait encore quelques semaines voire même quelques mois si elle se montrait assez douée dans ses exercice pratique. Mais ça ne durerait qu’un temps, bientôt il lui faudrait un concours au risque de provoquer une catastrophe et elle le savait très bien.

Refermant le livre et se massant lentement les yeux, elle se remémorait cette conversation avec Halfjar et Haurst. Devenir Archimage ? Pourquoi pas, après tout. Voilà un titre ronflant qui ferait un sacré pied de nez à tous ses parvenus au sang bleu qui pensait qu’elle n’arriverait à rien. Au final depuis sa sortie de l’académie elle avait vaincue un Nathrezim chétif puis participé à la libération d’un village de l’esclavagisme et continuait à contribuer à la reconquête d’une patrie perdue… De quoi être rudement fier. Comme son père le disait souvent « Une pâte bien pétrie est le secret d’un bon pain ». A force d’encaisser les fourberies de cours de la part de ses camarades la voilà sacrément pétrie. Cette pensée lui força un sourire d’amusement. Sourire qui s’effaça dès qu’elle eut jeté un regard a son horloge. Il était l’heure de travailler sur cette balise de téléportation. Trois heures, tous les jours. C’est le temps qu’elle y consacrait.

Rangeant son manuel après avoir marqué la page, elle se mis à farfouiller dans ses casiers pour en sortir les plans de la balise qu’elle avait dessiné. Une petite construction assez simple d’un mètre cinquante de haut sur un mètre de large et quatre vingt centimètres de profondeur. Il faudrait qu’elle aille voir un forgeron pour demander un devis. La construction était complexe, elle devait avoir la forme d’une rune de portail, plus communément nommée rune de Thorim et il fallait que la construction soit en thorium pour pouvoir supporter la charge arcanique que cela induirait sans risquer de détruire la rune. Ça allait couter une petite somme. Elle vérifia à l’aide d’un compas, une dernière fois les dimensions et les proportions. Oui. C’était parfait.

Restait à définir le lieu, se saisissant d’un étrange instrument nommé lunarcane elle se mit à parcourir le refuge de long en large, offrant un bien étrange spectacle aux non-initiés qui l’apercevraient. S’arrêtant de temps en temps pour observer le monde qui l’entourait avec la lentille dont été munis l’instrument. Marmonnant entre ses dents avant de recommencer ce manège qui durerai encore plusieurs jours.