Le périple de la Vacuité

Admin Messages : 317 Date d'inscription : 18/04/2018

Citation :: Rapport du : 30/08/42
Mission : Le périple de la Vacuité
Lieu : Arche, Grottes de la Vacuité
Présents : Daniel Varenne, Kriss, Mélusine Greenwood, Brynhildr Asran, Alcinoé Fal'theril

Ordre de mission : Braver les grottes de la Vacuité et libérer les aventuriers prisonniers
Statut de la mission : Accomplie

Rapport de mission : Cette mission à travers l'Arche se révélait être une épreuve peut-être plus terrible encore que celles que nous avons vécu sur le territoire d'Armaros. Là-bas, la menace était frontale, reconnaissable. Sur les terres de Tamiel et ses auspices de l'Abandon, tout était plus troubles. Un goût amer de manipulation flottait derrière chaque parole, derrière chaque acte : et c'était une vérité. Tout, là-bas, était voué à dévoyer l'esprit des aventuriers jusqu'à ce qu'ils embrassent la philosophie apocalyptique des adeptes du Père du Carnage.

Nous n'avons pas eu le temps de nous remettre des émotions suscitées par la vision de la Fin des Temps. Notre progression ne devait connaître d'arrêt, car la vie des prisonniers en dépendait. Alors, nous avons continué jusqu'à pénétrer à l'intérieur d'un morceau altéré de la forêt. Entre les cimes des arbres se tenaient d'immenses pics de chitine d'insectes bruns, desséchés. Des restes de créatures vaincues depuis des éons, peut-être ? Le sol finissait par être marqué des même stigmates, comme si l'on marchait sur des membranes mortes. Entre les pics se trouvaient quelques grottes pareilles à des gueules, et c'est dans l'une d'elles que nous devions pénétrer. Un auspice de l'Abandon en gardait l'entrée, pour transmettre les consignes : il fallait passer un bandeau et progresser dans le noir, et se laisser guider. Nous n'avions d'autre choix que de nous plier à ces demandes, au moins pour l'instant.

Peut-être aurions-nous dû affronter et tuer cette femme au lieu de jouer le jeu. Car dès que nous avons posé le pied dans cette grosse, et malgré que chacun d'entre nous tenait le précédent à l'épaule, nous avons aussitôt perdu le contact avec le reste du groupe. Nous étions enfermés dans une solitude étouffante, niant nos sens. Par ces bandeaux, nous ne pouvions qu'avancer dans un noir obsédant, et chacun a dû affronter des visions dont la teneur n'appartiennent qu'à ceux qui les ont vécu. Mais une vérité est certaine : ces visions étaient des mensonges, encore voués à manipuler et convertir en un membre du culte désespéré ayant tout abandonné, si ça n'est le désir de mettre fin à "tout", y compris ses propres tourments.

À la conclusion de cette exploration, nous avons pu entendre les supplications d'une personne lointaine. Celle-ci nous demandait de ne pas jouer le jeu de Tamiel, et de retirer nos bandeaux. À cet instant, nous ne pouvions ressentir que l'ardent besoin de retrouver nos sens, et d'en finir avec cette foire malsaine. Et, aussitôt le tissu retiré, nous avons pu retrouver les aventuriers. Ils étaient la source de ces voix. Victoire s'est hâtée de les libérer, et nous avons pu tant bien que mal rassembler le reste du groupe afin de faire le chemin retour. Il était changé, oppressant, mais nous prouva définitivement que les épreuves passées étaient des vues de l'esprit : de la manipulation.

Une mauvaise surprise nous attendait, toutefois, à l'issue des Cavernes de la Vacuité. Avant même que nous puissions envisager de célébrer cette réussite, la voix de Tamiel a résonné autour de nous, condamnant notre choix à la fatalité du combat. Un combat terrible, qui se créa du souvenir de l'un des plus terribles adversaires que Marchebruine ait pu affronter. Un monstre divin, à la puissance qui semblait immortelle et sans limites, heureusement faillible - contrairement au véritable. Si nous avons pu sortir victorieux de cette rencontre désastreuse, ce ne fut pas sans prix : l'ensemble des membres de la guilde étaient soit à l'agonie, soit hors combat, et neuf des vingt quatre aventuriers que nous avions libéré ont perdu la vie durant le combat. Une perte importante, qui ne saurait être compensée autrement que par l'ardeur d'en finir.

Puisse ce souvenir à jamais être oublié, comme l'homme qu'il fut, et ce qu'il est devenu.

Sur le retour vers le seul lieu sécurisé de l'Arche que nous connaissions, nous avons rencontré un autre groupe d'aventuriers tués par la main de Couronne Dorée et des siens. Il y avait un survivant, indemne : un aventurier qui avait essayé de s'enfuir de l'Arche, et qui était escorté aux Hérauts pour y revoir un jugement. Libéré, et ayant confié le désir de Couronne Dorée de trouver la Colline de la Mélancholie. S'il ne sait où elle se trouve, il a évoqué l'existence d'un lieu bloqué par des racines à l'est. Il a également accepté de nous y mener le moment venu, et sur invitation de Victoire, a désormais rejoint la rebellion.

Les deux groupes de prisonniers ont été libérés, et les aventuriers sont plus nombreux qu'à notre arrivée. Le moral, s'il reste majoritairement inchangé, a malgré tout évolué d'une bribe : au moins ont ils recommencé à s'entraîner, ça et là. Nous ne connaissons pas ces gens. Je doute qu'ils puissent s'ouvrir un jour à nous, car depuis les semaines que nous sommes ici, je n'ai pas cessé d'apercevoir certains regards honteux en voyant nos couleurs. Mais j'espère qu'à l'issue de cette campagne, de cette guerre que nous menons tous ensemble, ils survivront, et réaliseront l'ampleur de ce qu'ils ont fait.

Ces âmes en peine méritent le repos, et surtout, une conclusion à leur agonie.