Marchebruine
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 L'Avènement des Cendres

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Daniel Varenne
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Daniel Varenne


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MessageSujet: L'Avènement des Cendres   L'Avènement des Cendres EmptySam 11 Nov - 21:05

Citation :
Rapport du : À une date indéterminée
Mission : L’avènement des Cendres
Lieu : Sainte Lumière, Mont Rochenoire
Présents : Daniel Varenne, Mélusine Greenwood, Brynhildr Asran, Alcinoé Fal’theril, Edgar Reynor
Ordre de mission : Détruire le cœur de la montagne
Statut de la mission : Accomplie

Rapport de mission :

Plusieurs heures s’étaient écoulées depuis la fin de notre conversation avec Honoré. Il y resta seul un long moment, probablement pour achever de prendre sa décision, ou comment souhaitait-il organiser la dernière bataille des siens pour ce monde promis au néant et à la Fin.
Le village était calme – trop calme pour nous, tandis que nous venions d’admettre le plus grand secret que nous avions gardé aux habitants de cette réalité. Chaque seconde était un rappel constant de la promesse d’aucun lendemain, eux qui ne seront pleurés par personne, et qui disparaîtront sitôt leur monde s’effondrera-t-il. L’histoire d’Azeroth n’aura aucune connaissance du drame qui se sera déroulé ici, et de la bravoure qu’ont eu ces hères durant leurs maintes tribulations.

C’était si injuste.

Enfin, Honoré quitta son promontoire, pour réunir les habitants de Sainte Lumière et leur transmettre sa décision : celle d’apporter la guerre à la Première Flamme, et de mettre fin à leur tyrannie. Je n’ose imaginer ce qu’il a dû éprouver, en mentant ainsi à ses frères et sœurs d’armes. Ils se réunirent tous, alors, une dernière fois, autour de l’Autel Fracturé pour des derniers mots, une dernière prière, réservées à eux seuls. Puis, colons, survivants et vétérans se séparent pour aller récupérer les armures et les armes dérobées aux bourreaux de la Caldeira, et vaincre leurs ennemis par le fer de leurs propres outils, malgré la haine qu'ils pouvaient éprouver envers ce métal qui a pris tant des leurs.

Nous étions les spectateurs de cette dernière préparation, jusqu’à ce que nous décidâmes de faire de même : nous n’allions pas laisser ces survivants seuls sur le devant de cette guerre inévitable, et bientôt nous ralliâmes l’Armée de l’Humanité, ces derniers héros qui se dressent face à la tyrannie de la Première Flamme. Et lorsque l’on quitta enfin Sainte Lumière, la dernière colonie de ce monde, ce fut en sachant que ce voyage n’aurait de retour, et que cette marche signerait la fin de notre périple à leurs côtés, et la Fin de leur monde.

Devant nous se dressait tout un empire, et c’est dans un certain silence que nous avons vogué à travers les cicatrices de cette région. Le vent calamiteux dans notre dos, comme s’il nous poussait vers cette bataille à corps perdu. Il n’y avait plus de cachette : l’armée progressait à découvert, forte d’une inexorable quête. Nous avons ignoré les reliquats de villages qui furent remplacés par des tours noires, ou maints camps militaires. Ces monuments détruits par la Première Flamme, et remplacés par des statues à la gloire de l’immonde Empereur… Et enfin, nous l’avons vu, depuis l’ombre de Rochenoire.

Ragnaros. D’une taille démesurée, il était indescriptible : nous n’étions que des insectes grouillants à ses pieds. Peut-être avons-nous seulement pris la pleine mesure de ce que nous venions réaliser ici à cet instant. Tuer un dieu. Pouvions-nous vraiment accomplir pareil haut fait ? Tandis que nous étions au pied de la pente menant jusqu’aux portes du cœur de son empire, il nous parla, d’une voix terrorisante qui devait résonner jusque dans les plus lointaines profondeurs de ce monde brisé. D’après ses mots, qu’importent nos victoires, et les ruines que nous avons laissées derrière elles : toutes ne sauraient être réparées par le temps, sitôt nous aurait-il écrasés pour achever d’assujettir sa domination – et qu’au moins ainsi, Eridios saurait être le héros de la fin de ce récit.

Nous n’avons pas eu le temps d’être marqués par ce discours. Déjà, les lourdes portes du Mont Rochenoire s’ouvraient pour vomir les légions de la Première Flamme, qu’il s’agisse de troupiers d’élite tout d’élémentium couverts, ou de ces serpents démoniaques et élémentaires qui prirent la vie de Léandre. Dans le même temps, jaillissant de la montagne, s’écrasa sur la rampe un cœur élémentaire autour duquel de la roche en fusion se matérialisa : un élémentaire.

Il n’y avait de retour arrière. C’était désormais le moment de se battre pour nos vies, pour cette promesse que nous avons fait à Honoré, et pour ceux que nous devons retrouver par-delà ce monde éphémère et illusoire. Nous ne pouvions mourir ici. Alors, aux mots d’Honoré qui jaillirent, un cri de courage porté par des centaines d’âmes, nous nous jetèrent dans une mêlée historique, sauvage et désespérée, le Spectre d’Auroréa à nos côtés : les nains étaient promis à une mort inévitable.
Je ne saurai dire combien de temps cette bataille dura. Je me souviens seulement de cette trop intense chaleur, et des cris vaillants de nos alliés qui tombaient sous les terribles coups de leurs bourreaux. Des corps qui jonchaient bientôt le sol. Mais nous gagnâmes du terrain, peu à peu, à force de combats et de sacrifices nécessaires. Et lorsque le front ennemi tomba, nous nous élancèrent à la poursuite de nos ennemis.
Cet à cet instant que les portes vomirent de nouveaux adversaires, venant à renfort à la première vague désœuvrée. Des prêtres, similaires aux juges qui étaient présents sur Champ de Bataille Eternel, affublés de glorieux atours. Leurs rangs se recomposèrent, et une fois de plus, le front se tint. Nous combattîmes durant peut-être des heures, tandis que les Mande-Ombre faisant s’écraser leurs terribles sorts. Mais la vaillance des colons, couplés à nos efforts, ne saurait s’arrêter aux portes de Ragnaros. Nous avons combattu sans relâche, jusqu’à contraindre nos ennemis à la retraite, alors même qu’un Géant des Terres de Feu passait les portes.

Nous ne pouvions pas nous arrêter, pas si près du but. Et la Légion de l’Humanité le savait : cette course était limitée dans le temps, et les ressources de la Première Flamme probablement inépuisables. Des braves se séparèrent de l’armée, pour mieux attirer la fureur du Géant, et permettre, à nous et leurs alliés, de pouvoir passer entre ses jambes et pénétrer à l’intérieur de Rochenoire : un sacrifice vital, dont je ne pourrais jamais assez les remercier. Il n’y avait pas le temps d’hésiter, ou de rendre vaine leur dernière volonté.

L’intérieur du Mont Rochenoire était transformé. Si la plateforme centrale s’y trouvait toujours, celle-ci était affublée d’une statue de l’Empereur Sorcier Thaurissan, et guère sa tombe, une plateforme reliée par de lourdes chaines de métal. Et chaque pan de cette caverne, qui se perdaient dans d’infinies complexités et autres couloirs, attestaient de la dystopique harmonie entre élémentaires et nains, dans leur hargne conquérante et tyrannique.
Mais sans que nous ne puissions prendre la pleine mesure de l’endroit que nous profanions par notre seule présence, la réalité se força à nous.

Face à nous se dressaient non plus de seuls nains et autres élémentaires, mais aussi les serviteurs des Terres de Feu. Des phénix, d’autres géants de flammes, tant d’ennemis que je ne saurai me souvenir, ni estimer. Comment pourrions-nous les vaincre ? Nous n’aurons jamais à nous poser cette question. Car c’est cet instant qui scella le destin de la Légion de l’Humanité, à l’aube de leur nouvelle résolution : celle de nous permettre de vaincre. Ces hommes, ces femmes, ces héros dépourvus d’âme mais dont la vaillance ferait pâlir le plus preux de nos paladins, ont tous fait le choix de sacrifier leurs vies dans une bataille perdue d’avance, pour mieux diverger l’attention de nos ennemis et permettre, à Honoré, Azraël, et nous, de rallier les chaînes menant à la plateforme centrale, notre destination et notre but pour mieux aller détruire le cœur de la montagne et couper Ragnaros d’une partie considérable de son pouvoir – un but confié par le Spectre d’Auroréa lui-même plus tôt.

Je n’oublierai jamais leurs visages, ni leur héroïsme. Si nous vivons encore à l’heure actuelle, c’est grâce à eux, et je n’ai aucune illusion à ce sujet. Puissiez-vous, dans le Néant, avoir trouvé le repos que vous méritiez tous.

Tandis que la Légion de l’Humanité tonnait ses adieux à leur chef, ils se séparent en maints petits groupes qui partirent défier la tyrannie. Nous, grimpions sur ces chaînes pour essayer de rejoindre la plateforme centrale, le volcan entrant lui-même en éruption. La violence de ce magma se soulevait contre nous, tandis que les phénix venaient nous harceler, essayer de nous faire chuter. Peut-être est-ce un miracle que nous ayons survécu, car la chaîne se brisa, et dans l’élan de sa chute, nous pûmes tous rejoindre l’autre côté sains et saufs. C’était… Presque absurde, même pour nous. Trop de fois nous aurons frôlé la mort.
Alors, nous avons progressé dans les profondeurs. Descendu maints escaliers, tandis que mourrait la Légion de l’Humanité, sur la promesse de notre victoire dont ils ne sauraient être témoins.

Nous nous sommes engouffrés dans les boyaux, à travers une chambre distordue représentant la naissance de la Première Flamme. Les bruits des combats s’étouffaient derrière-nous, progressivement, jusqu’à ce qu’ils se taisent enfin. La chaleur était insupportable. Mais nous n’avions pas le temps de nous attarder, pas même pour être témoins de l’art de ces tyrans sauvage, aussi beau fut-il. Nous ne nous arrêtèrent que pour adresser une prière silencieuse à l’égard de ces braves qui venaient de sacrifier leurs vies.

Notre descente longue nous amena bientôt à pressentir la présence de notre objectif : le cœur littéral de la montagne, comme un Pulsar, qui se gorgeait de puissance dans les profondeurs. Et chaque pas nous faisait nous enfoncer dans un enfer littéral dont l’air brûlait continuellement nos peaux, à des lieues de la chaleur de la surface pourtant considérable alors. Nous suivîmes des veines magmatiques, jusqu’à une brèche, une discrète ouverture à même un mur craquelé, une arche toute d’élémentium faite et d’un pur carmin. Le passage mena jusqu’à une immense cathédrale elliptique, au grand chemin circulaire, et aux gargantuesques pans souterrains imprégnés de magma primordial, perçu seulement dans l’origine du monde.
En suivant cette spirale infernale, dont la chaleur n’avait de cesse de croitre, nous finîmes par atteindre le centre de la pièce, jusqu’à une sphère de flammes bouillonnantes à la croûte périodique, de pierres en fusions absorbées par le noyau magmatique et ramenées en sa surface telle une armure. Noyau épais comme un dôme, de lui émanait de grandes éruptions à chaque battement de cœur, renvoyant par ces mêmes fleuves des écoulements magmatiques se dispersant dans la montagne. Il irradiait à la manière d’un soleil, d’une lueur presque humiliante.

Et de son dos sorti alors une silhouette que nous n’aurions aimé revoir de sitôt, mais qu’il était impossible de penser ne pas recroiser : celle d’Eridios, le Traque-Flamme, le tortionnaire de tant d’êtres humains. Tout équipé, armé de ses spallières figurant des canidés, aux gemmes rouges incrustées dans son armure cruelle, deux dagues tirées à l’unique tranchant mais dont le revers du fil était imprégné d’un immortel brasier.

La cruelle nature d’Eridios ne s’était pas dissipée entre temps. Toujours convaincu de la victoire prochaine des siens, il vomit d’ignobles insultes au sujet de Léandre, et tâcha de nous moquer pour le sacrifice des derniers vaillants de la Légion de l’Humanité : nous n’avions rien d’autre à lui dire. Notre mission était de détruire le cœur de la montagne, de l’Empire de la Première Flamme, pas de faire écho à son arrogance.

Alors, nous avons combattu. L’un pour la gloire et la tyrannie du Dieu des Flammes, nous pour mettre fin à la tourmente de nos alliés, tenir notre promesse auprès d’Honoré, et revoir nos proches pour arrêter le Père du Carnage.

Le Soleil était un ennemi en lui-même, et nous devions composer avec ses réflexions, ses assauts de puissance tandis que nous tâchions de le détruire : alors nous avons séparé les efforts : ceux qui étaient aptes à combattre à distance devaient se charger de sa destruction, tandis que les autres devaient tenir Eridios à distance. Une stratégie qui paya, au prix d’efforts constants et de maintes brûlures. Nous nous sommes battus contre le diable de la Première Flamme avec la fougue et la hargne d’un monde voué à sa perte.
Combien de fois a-t-il fallu frapper le cœur pour le faire céder ? Combien de fois notre sang a-t-il glissé sur la pierre magmatique de ce volcan, tandis que nous occupions Eridios ?
Le Traque-Flamme se servit du Cœur comme d’une arme en soi, usant de son pouvoir pour essayer par plus d’une fois de nous détruire au travers de puissantes ondes de choc. Mais nous avons tenu bon, et continué de combattre. Malgré nos blessures, nous pouvions compter sur le soutien de nos alliés, d’Azrael et Honoré – Eridios, lui, était seul, et à force d’efforts, nous parvinrent à désarmer le Traque-Flamme, et à détruire le Cœur.

Privé de sa coquille de pierre qui se morcella et chuta en la lave en deçà, le cœur battit bruyamment et vivement. Mais il ralenti progressivement, jusqu’à devenir d’éparses battements au sein du Sanctum. Le Cœur du Magma, tout entier, trembla : la terre, la montagne dans son ensemble. Etait-ce Ragnaros ? Avait-il ressenti de là-haut la chute de son noyau ? A-t-il pressenti que son monde imparfait serait bientôt rendu à la destruction ? Mais rien n’aura su nous préparer à l’amère découverte que nous fîmes bientôt, par l’intermédiaire d’Alcinoé.

Eridios avait une âme.
Quelle atrocité était-ce. Pourquoi lui ? Nous avons découvert, durant notre échange avec le nain défait, qu’il était le véritable instigateur de cette réalité alternative, celui qui avait été approché par les dragons de l’infini. Il existait alors, et par sa mort serait envoyé dans l’Après, malgré sa cruauté, malgré tout ce qu’il avait fait. Une pure injustice. Pourquoi lui ? Quelle triste ironie, qu’il puisse être récompensé et a pu obtenir ce qu’il souhaitait, détruire le monde au nom de Ragnaros, quand bien même son rêve viendrait-il bientôt à prendre fin. Nos amis, eux, seront à jamais privés d’âme, et seront condamnés à l’Oubli, au Néant. Cette pensée est intolérable. Alors, Asran fit ce que nous avions tous à cœur de faire : elle lui transperça la gorge, et le nain s’étouffa dans son propre sang, un râle d’agonie d’une vie de cruauté.

Si seulement il avait été possible de le promettre au même néant que celui qu’il aura forcé, par son rêve égoïste et immonde, à Honoré et Léandre. Il n’y avait aucune satisfaction derrière cette victoire. Et nous n’avions pas terminé notre sombre tâche : nous avions toujours un Dieu à tuer.

S’il seulement il avait existé un moyen.
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