Marchebruine
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 Le sac de Mincelieu

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Eden d'Auroréa

Eden d'Auroréa


Messages : 70
Date d'inscription : 09/08/2019

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MessageSujet: Le sac de Mincelieu   Le sac de Mincelieu EmptyMar 20 Fév - 20:24

Citation :
Rapport du : Quelques jours suivant la mort de Jerall, père d'Armaros
Mission : Le sac de Mincelieu
Lieu : Marche de l'Ouest - Mincelieu
Présents : Daniel Varenne, Mélusine Greenwood, Alcinoé Fal'theril, Brynhildr Asran, Honnor Ruséclat, Zaqiel d'Auroréa, Kayn d'Auroréa, Simikiel d'Auroréa


Ordre de mission : Découvrir les faiblesse des Hérauts du Carnage
Statut de la mission : En cours

Rapport de mission :
Auroréens et aventuriers prirent abri au sein de l'auberge de Mincelieu - endroit tout désigné comme notre étrange lieu de repos, pour peu que nous puissions profiter d'un sommeil salvateur en ces rivages oubliés. La moindre heure semblait parfois une seconde, ou un jour tout entier, pour ces fantômes du passé, mais nous pûmes nous requinquer si bien de rations que nos amis aventuriers emmenèrent que de fermer les yeux, quelques heures durant au moins, avant que le chaos, à nouveau, ne soulève le Souvenir tout entier.

Nous nous abritions, donc, dans la salle de vie de l'auberge, quand le distant son de tambours de guerre occulta tout remue-ménage, et devint si assourdissant qu'ils perçaient les murs et les fenêtres fermées de notre refuge. Brynhildr et Dame Ruséclat, toutes deux, allèrent jusqu'aux vitres poussiéreuses, et virent au travers non pas bandits, ou Gnolls, mais bien pire que nous puissions espérer : des Trolls, et comme viendrait le conclure mon confrère Kayn, étaient-ils de la pire espèce ; des Hakkaris.

Ces monstres, fidèles au Dieu Malfaisant, se répandirent comme la Peste à travers les rues de Mincelieu, affamés de chair et assoiffés de sang. Leur magie noire, ésotérique, et leurs armes rituelles firent des habitants impuissants des proies toute trouvée, sur le chemin de leur conquête, et le village devint non plus le petit hameau paisible et tenace qu'il était, mais un gigantesque abattoir où les bouchers se gorgeaient des carcasses à même les corps rendus au billot ; parfois, et Auroréa m'en protège, n'attendaient-ils pas même que la Mort les trouve, et au contraire les consumèrent-ils encore chauds et vivants.

Nous étions invisibles à leurs yeux - de même impuissants d'arrêter le massacre qui n'était qu'une énième étape sur la voie damnée de notre Héraut du Chaos, mais soudainement se déchira la réalité, et d'une faille émeraude se déversèrent nombre de Démons, cosmopolites, que l'on identifiait sans doute comme une escouade d'intervention, envoyée par on-ne-sait-quel commanditaire, afin de nous empêcher de témoigner des événements.

Seulement le temps ne s'arrêta point, contrairement aux fois précédentes, et de même les Démons ne nous prirent guère pour cibles ; ceux-ci foncèrent en l'endroit des Trolls et des Serpents Ailés qui pullulaient parmi les ruines et les flammes et les écrasèrent tels des insectes sous leurs solerets de Gangracier. Chaque mort, une secousse qui faisait se cabrer la Mémoire Enfouie d'Armaros, et les aventuriers et nous-mêmes comprîmes bien rapidement la triste tâche qui nous était assignée : le massacre de Mincelieu devait se jouer, et nous devions alors protéger les Trolls de leurs bourreaux.

Mon sang tout entier répugnait cette tâche, si bien par sa Malédiction que par nos propres expériences et tourments aux mains de ces monstres, mais une seconde d'hésitation, et toute notre oeuvre pourrait s'effondrer sous nos yeux. Alors nous combattîmes, la boule au ventre et les mains souillées, pour que nul n'atteigne à notre objectif.

Les premiers démons vaincus, nous nous rendîmes en toute hâte jusqu'à la maison d'Armaros, où certains des Démons, dont l'un de leurs « Mo'Arg » menaient un siège contre les Hakkaris qui prirent d'assaut la petite chaumière maintenant effondrée. Un combat douloureux s'en suivit, mais Marchebruine et Auroréa en sortirent vainqueurs une fois de plus, quoi que l'exultation du triomphe serait de bien courte durée.

La faille se referma, les Démons rendus comme poussière aux vents printaniers qui soufflaient sur Mincelieu et attisaient les flammes ; partout autour de nous, le craquement du bois qui s'échoue sous le courroux du brasier, et rien d'autre sinon ruines et rues ruisselant de sang et de cadavres démembrés, défigurés et à jamais oubliés si bien par l'histoire que par le Monde. Pour autant, notre attention n'était guère en cet endroit, mais en la chaumière que nous venions de libérer d'un tortionnaire, au profit d'un autre.

Les Trolls se rendirent dans la bâtisse effondrée et tirèrent Eileen, la mère d'Armaros, et Penemue, sa grande soeur de deux années, dehors, à l'instar du vulgaire bétail que l'on amène sous le couteau qui leur ouvrira la gorge. A quelques pas de là, sous les décombres fumants et brûlants de leur habitation, Armaros fut « miraculeusement » sauvé par les fondations qui s'échouèrent sur lui, et le cachèrent aux yeux des cannibales - lui, malgré tout, pouvait tout voir, au grand dam d'Azeroth et du garçon qu'il ne serait plus jamais.

Apostat que je suis, j'ai vu et condamné bien des horreurs à travers les années - il est bien difficile de trouver une peine plus grande que du trépas de sa famille et de l'impuissance face à celui-ci. Il est, cependant, des trépas qui ne sont pas seulement terribles ; certains sont horrifiants. Je sus les Trolls des monstres, mais le craquement sinistre des membres que l'on arrache et que l'on dévore, à même une femme et une enfant pas même adolescente, toutes deux encore vivants, est une vision d'effroi que je ne puis souhaiter à nul, pas même mon pire ennemi, si j'en eus un.

Pourtant, Armaros en vit chaque parcelle de peau déchirée ; chaque goutte de sang avalée ; chaque morceau de chair consumé, jusqu'à ce que des deux dernières femmes qui partageaient sa vie, le virent grandir et un jour, peut-être, devenir chasseur, il ne restait que des tas de chairs difformes et méconnaissables, dans la cour d'une maison autrefois aimante et chaleureuse.

Le silence retomba sur le village, et les Hakkaris continuèrent leur route à travers la Marche de l'Ouest, et vers la Forêt d'Elwynn ; leur destination, nous la connaissions, mais elle important, en réalité, peu, car nous connaissions de même leur défaite. Mincelieu n'était plus, les liens mortels et familiaux d'Armaros n'étaient plus, et le garçon sombra dans l'inconscience, sous les délabres de son foyer, maintenant tâché du sang de ses aînés.

Et face à ce triste spectacle, je ne puis m'empêcher de considérer une unique question :

Où Gadreel était-il ?
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