Abigaïl Natte-d'Or
Messages : 57 Date d'inscription : 23/08/2018
| Sujet: Chevalier des Larmes : Ennemis Jurés Lun 3 Sep - 9:42 | |
| - Citation :
- J'ai déjà rédigé l'histoire de mes héros, de leurs exploits et de leurs hauts faits, mais je dois aussi vous faire part de mes Nemesis, des bêtes hideuses de mes cauchemars, mes ennemis jurés. Ces gens ont certainement joui d'une réputation de héros pour la Horde, mais jamais je n'ai réussi à voir ceux qui ont tué mes frères et sœurs d'armes comme autre chose que des bêtes assoiffées de sang.
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Abigaïl Natte-d'Or
Messages : 57 Date d'inscription : 23/08/2018
| Sujet: Re: Chevalier des Larmes : Ennemis Jurés Lun 3 Sep - 10:45 | |
| - Citation :
Brax la Terreur C'était en Pandarie, bien après le débarquement de mon régiment sur le territoire Pandaren, bien après la bataille de la Grève des Cent Tortues et l'assaut surprise de la Horde sur Tsientai, où les Faucons de l'Orage nous avaient sauvés. Nous étions dans les steppes précédant les contreforts des monts enneigés de Kun-Laï. Une partie de nos troupes étaient redescendues dans la Vallée des Quatre vents, afin d'envoyer des fourrageurs réquisitionner des vivres, du bois de chauffe et autres commodités aux autochtones pandarens ; mais l'avant-garde était menée par le Commandant Brayne, à la tête de chacune des unités, un de ses lieutenants, dont comptait mon maître.
Nous avions pour plan une attaque massive et simultanée sur plusieurs camps de la Horde en même temps afin de gagner d'un seul coup tout l'Ouest de la région, garantissant ainsi le passage vers la Vallée des Quatre vents sans risques d'attaques de la Horde.
Bien avant qu'une grande bataille rangée ne se déclare, les escarmouches avaient éclaté, semant la terreur et la mort dans toute la région. Je me rappelle des visages effrayés et désespérés des pandarens chassés de leurs hameaux par la fureur des combats, certains encore débraillés d'avoir été tirés de leur sommeil. Plus nous chevauchions vers notre objectif, plus nous voyions de cadavres sur la route et de champs brûlés.
La première bataille de notre unité éclata comme prévu à l'aube du deuxième jour de chevauchée, lors de l'assaut d'un camp fortifié orc. Notre charge de cavalerie surprise sur laquelle nous misions beaucoup ne fut pas aussi efficace que prévue, les Kor'krons, disciplinés et tenaces, avaient réussi à limiter les pertes d'une manœuvre de repli, puis riposté avec des chevaucheurs de loups.
Au terme d'une lutte acharnée, nous parvînmes à enfoncer les défenses de la Horde, mais la lutte était loin d'être terminée. Les portes défoncées, le chemin dégagé, je chargeai de concert avec mon Maître et les cavaliers restants, une ouverture idéale s'étant présentée. C'est ici que je vis pour la première fois Brax le Jeune, qui devint plus tard Brax la Terreur. Un orc, qui ne devait avoir que quelques années de plus que moi, brandit sa hallebarde et décapita Tonnerre, le destrier de mon maître, d'un coup d'un seul.
Le fracas de la chute de mon maître m'épouvanta, mais je fus soulagé de le voir se relever et batailler aussi ferme que si rien ne s'était passé. Pris d'une rage soudaine, je chargeait en direction du jeune hallebardier. Il hurla en dardant vers mon cheval, qui se cabra, et je fus désarçonné.
A peine le temps de comprendre ce qui m'arrivait que la hallebarde s'écrasa sur moi, et il s'en fallut d'un cheveu pour qu'elle ne me tranche en deux comme un poulet : je m'esquivais à temps. Ferraillant comme un dément, hurlant, haletant, je parvins à me relever et à lui faire face, mais le tumulte de la bataille l'avait déjà éloigné de moi ; nous avions été séparés par un cavalier décapité, suivi de près par deux loups en pleine frénésie, poursuivant le cheval épouvanté pour le dévorer.
Plus tard dans la bataille, je vis Brax acculé par trois de mes frères d'armes, déjà entouré par deux cadavres humains. Il se jeta sur eux, et les rôles de chasseur et de proie furent échangés. Il empala l'un d'eux sur sa hallebarde, le rejeta d'un coup de pied, puis prit un coup d'épée dans le bras, un coup de massue sur le casque qui lui éclata un œil. Il tituba, et je crus que c'en était fini de lui, mais il hurla comme une bête et se rua à nouveau sur mes frères. Il trancha le bras de Lennas, qui s'effondra en convulsant de douleur, et virevolta dans le même geste pour décapiter Theos.
Puis, ses yeux se portèrent sur moi.
C'était un adversaire formidable. Nous battîmes le fer de longs instants, hurlants comme des bêtes sauvages. Je le blessais plusieurs fois, au cou, à l'épaule et au torse, et lui enfonça ma cotte de maille au flanc à tel point que sa lame mordit mes côtes. Mais, sur le moment, je ne ressentit rien. Couverts de sang et de sueur, rien n'aurait pu arrêter notre lutte à mort. C'est alors que les yaungols sont arrivés. On hurla au repli dans les deux camps, mais la mort n'avait décidé de ne prendre ni Brax ni moi aujourd'hui.
L'Alliance comme la Horde durent fuir, et la suite fut un abominable chaos, le feu et les cris de guerre des yaungols se mêlant à l'apocalypse ambiant. La débandade fut cuisante, et coûta de nombreuses vies. Ce n'était ni ma première ni ma dernière défaite, mais j'eus autant de mal à la supporter que les autres.
Je revis Brax la Terreur plusieurs fois au cours de mon existence. Je sais qu'il se battit comme moi dans la Jungle de Krasarang, et dans les Steppes de Tanglong, mais je ne le vis pas. C'est dans les Tarides que je le revis, lors de l'offensive qui mena par la suite au Siège d'Orgrimmar. Il avait encore grandit et gagné en muscles, et moi aussi. Je revis l'objet de mes cauchemars dans une des nombreuses escarmouches qui se déroulèrent pendant le sanglant assaut du territoire orc, mais le hasard des combats ne me permit pas de me venger, une fois de plus nous ne fîmes que croiser le fer, et il me laissa une nouvelle cicatrice. J'espérais cependant qu'il mourût ce jour-là, mais il n'en fit rien, et blessa et tua nombre de mes frères, et moi nombre des siens.
Je ne le revis pas à Orgrimmar, et nous fumes rapatriés à Hurlevent peu après le début de la bataille, sous la herse. Maître Strogomir avait été blessé par un éclat de ces horribles bombes gobelines. Quand il fut remis, des mois et des mois plus tard, nous partîmes en chevaliers errants pour mon enseignement. Nous revîmes Brax dans les Terres Ingrates, à la tête d'une compagnie de mercenaires ou d'aventuriers, que sais-je, attifés d'un tabard à la fois sinistre et bariolé. Je ne pus alors pas le combattre, car nous n'étions que deux, et nous dûmes nous cacher.
La dernière fois que je vis Brax, c'était à la Porte des Ténèbres, quand l'Alliance et la Horde s'unirent pour combattre l'invasion de la Horde de Fer. Ce jour-là, nous combattîmes quasiment épaule contre épaule, et je dus m'armer de toute ma patience et de tout mon sens de l'honneur pour me retenir de le tuer. Une haine et un défi intense régnaient entre nous. Quand, finalement, l'assaut fut repoussé dans le portail, nous le franchîmes ensemble, mais Maître Strogomir me repoussa brutalement en arrière, sur Azeroth. Brax, lui, resta en Draenor.
Je ne me remis jamais vraiment de cette honte et de ce désespoir que m'avait infligé mon Maître, et je n'avais toujours pas réussi à lui pardonner quand il mourût contre les Démons au Rivage Brisé. | |
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